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Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques Colloque commun GEHLF, HTL, SIDF, SHESL Responsables scientifiques : Wendy Ayres-Bennett, Bernard Colombat, Bernard Combettes, Valérie Raby, Gilles Siouffi Partenaires : SHESL (Société d’Histoire et d’Épistémologie des Sciences du Langage), Société Internationale de Diachronie du Français (SIDF), laboratoire « Histoire des Théories Linguistiques » (HTL, UMR 7597, Université Paris-Diderot Paris 7, Université Sorbonne nouvelle Paris 3), Groupe d’Études en Histoire de la Langue Française (GEHLF/STIH, Université Paris-Sorbonne). Avec le soutien du Labex EFL (Fondements Empiriques de la Linguistique). Dates : du jeudi 21 janvier 2016 au samedi 23 janvier 2016 (matin) Lieu : Université Paris-Sorbonne et Inalco / BULAC Contact : shesl-htl2016@sciencesconf.org ARGUMENTAIRE Dans la manière dont les champs disciplinaires se sont structurés, on remarque que l’histoire des idées linguistiques et l’histoire des langues ont souvent été travaillées en parallèle, sans que des intersections, des points de rencontre aient été vraiment examinés. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. L’Histoire de la langue française de Ferdinand Brunot, par exemple, est nourrie par un aller-retour constant entre ces deux dimensions. Plus récemment, on peut penser aux travaux de Jean Stéfanini (1962) ou Jean-Pierre Seguin (1993). Et, dans une autre tradition, le cas de Steinthal (1890-1891) peut sembler exemplaire de cette attention conjointe portée à l’histoire des langues et à l’histoire de leurs analyses. Aujourd’hui, la mise à disposition de corpus importants, tant du côté des usages que du côté des textes métalinguistiques, devrait rendre cette confrontation plus aisée. Les nouvelles méthodologies développées tant en histoire des langues qu’en histoire des théories linguistiques permettent-elles d’examiner à nouveaux frais les relations entre ces deux champs disciplinaires ? Ce colloque entend s’interroger sur les diverses modalités de rencontre entre ces deux champs de travail ayant chacun leur logique propre. Il accueillera des communications portant sur les questions suivantes : 1. Questions générales Quelle est l’influence d’un état de langue sur les représentations contemporaines de la langue ? Quelles représentations de l’histoire des langues les théories linguistiques se donnent-elles ? Les outils linguistiques (de multiples formes : traités orthographiques, lexiques, dialogues d’apprentissage, dictionnaires, remarques, grammaires, traités sur la langue, méthodes de traduction, etc.) ont-ils un rôle prescriptif (processus de standardisation, mise en œuvre des réformes, déstandardisation et pluralité des normes) ? Quelle est la place donnée aux faits de langue de nature historique dans l’exemplification et la réflexion théorique d’un grammairien ou d’un linguiste ? 2. Quelle place les grammaires des langues contemporaines, qu’elles soient déjà réalisées ou encore en cours de création, accordent-elles à l’histoire de la langue et à l’histoire des théories linguistiques ? 3. Comment certaines traditions linguistiques ont-elles pensé l’histoire de leurs langues lorsque celles-ci étaient vues comme anhistoriques, révélées ou inaltérables ? 4. Quelles sont les contraintes (ou contextes) qui favorisent ou nécessitent le recours à l’« autre » discipline, ou les échanges entre les deux disciplines ? Inversement, dans quelles conditions l’histoire des langues et l’histoire des théories linguistiques peuvent-elles se passer l’une de l’autre ? 5. Quelles sont les modalités de constitution des champs disciplinaires de l’histoire de la langue et de l’histoire des théories linguistiques ? Selon les traditions (les époques, les lieux et les histoires institutionnelles), quelles sont les options retenues ? - autonomie totale de chacune des deux disciplines ? - auxiliarité d’un domaine l’un par rapport à l’autre ? - interaction ou indistinction entre les deux disciplines ? Peut-on identifier des « textes jalons » pour l’histoire de ces relations ? On peut penser notamment au Cours de linguistique générale de Saussure, à l’Histoire de la langue française de Brunot, aux travaux d’Ascoli (1874) ou à ceux de Tullio De Mauro (1963, 2014). Quelles sont les notions qui permettent de penser ces relations ? Il est possible d’invoquer ici les oppositions histoire interne / histoire externe, langue comme artefact / langue comme système. La sociolinguistique historique permet-elle de renouveler cette articulation des champs ? 6. Comment traiter l’articulation de l’histoire de la langue et de l’histoire des théories linguistiques dans le cas des langues à tradition orale ? Il existe des catégories descriptives ou méta-linguistiques pour les langues à tradition orale qui sous-tendent leur description linguistique. Ces catégories ont une histoire, mais qui n’est pas celle des grammaires des langues à tradition écrite. Comment décrire cette histoire ? 7. Qu’apporte à l’histoire de la langue la réflexion récente autour de certains mécanismes du changement linguistique, tels que l’analogie, la réanalyse, la grammaticalisation, la lexicalisation, la pragmaticalisation, la constructionnalisation, etc., tant pour l’étude de faits de langue précis que pour la réflexion sur les motivations et la nature du changement linguistique en général ? Dans quelle mesure ces concepts, mobilisés tant dans une perspective synchronique que dans les études sur l’histoire de la langue, ont-ils apporté une nouvelle lumière sur l’articulation saussurienne entre synchronie et diachronie ?
Bibliographie indicative :
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